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Saturday, February 10, 2024

February 10, 2024

ll faut combattre les injustices sans en haïr les auteurs, dixit Prof. Aloys Misago

        

       ll faut combattre les injustices sans en haïr les auteurs, dixit Prof. Aloys Misago

Bujumbura, le 10 Février 2024, Gako News (Blog) Il faut combattre les injustices sans en haïr les auteurs, dixit Prof. Aloys Misago

Dans le cadre du projet Justice Paix et réconciliation au Burundi et dans la région des grands lacs, au lendemain de la commémoration  du 33é anniversaire de la charité de l'unité nationale,  le consortium Caritas Burundi, les péres Schoenstatt Mont Sion Gikungu, Université du Burundi et  PPR sous l'appui financier du Gouvernement de Baden-Württenberg a organisé une conférence intitulée Justice, Paix et réconciliation au Mont Sion Gikungu le 8 Février 2024 pour encourager le peuple burundais au dialogue et au pardon mutuel car uwuja gukira ingwara arayirata.

Les activités ont débuté par le  Pater noster entonné par le Père Hermenegilde Icoyitungiye de Mont Sion Gikungu où sera érigé un institut de hautes études de paix et de réconciliation. Icoyitungiye a , dans son discours d'accueil, indiqué que cett conférence tombe à point nommé car et l'année jubilaire que vit sa communauté ecclésiale et le thème du carême 2024 sont centrés sur la réconciliation et qu'ils rejoignent, en substance, les efforts du gouvernement dans la recherche de la paix durable.

Dans son mot d'ouverture  Prof Misago Aloys , coordinateur du projet justice , paix et reconciliation au Burundi et dans la région des grands lacs a rappelé que  cette conférence est la première de la série d’éducation à la Paix pour cette année 2024 et  que, à l’occasion de la Journée Internationale de la Paix, célébrée à Mont Sion Gikungu le 1.10.2023, ils ont fêté l’anniversaire de 10 ans depuis le début de ce programme d’éducation à la paix. 

A partir d’août 2023, l’Atelier Ecole de la Foi, qui organisait ces conférences depuis 2013, est devenu Projet Paix et Réconciliation, un programme plus large qui couvre le Burundi, le Rwanda et la RDC. Misago a indiqué que la haine en réponse à la haine ne fait qu'accroître la haine et qu'il faut combattre les injustices sans en haïr les auteurs.  

Deux thèmes étaient à l'ordre du jour : Comment lier  la gestion des blessures du passé et la réconciliation et comment réconcilier le Burundi avec son histoire presentes successivement par  Alexis Niragira et le commissaire à la Commission Vérité et Réconciliation, Ambassadeur Laurent Kavakure. 

Que souffrent réellement les burundais 

Pour mieux répondre à la question de savoir comment lier la gestion des blessures du passé et la réconciliation, le psychologue clinicien spécialiste des questions de réconciliation, Alexis Niragira s'est posé la question de quoi souffrent réellement les burundais au point que 4/10 personnes souffrent du traumatisme. Niragira trouve que les burundais se trouvent dans un état post-traumatique dont les principaux symptômes sont la survivance du passé, le sentiment d'évitement et l'hypervigilance. Ainsi, '' sans la guérison des blessures, il est difficile d'accéder à la paix durable'', a affirmé Niragira. Il a ajouté que la réconciliation n'est pas imposable mais un processus qui double le temps qu'a pris la crise. 

Ceux qui ont survécu ne font que mourir plus lentement que ceux qui ont été tués de différentes manières.- Prof. Aloys Misago

Pour l'expert Niragira Alexis, chaque fois que les commissions vérité et réconciliations n'ont pas procédé, d'abord,  par la guérison des blessures du passé, elles ont sèchement échoué. C'est le cas de l'Afrique du Sud, Cambodge, Sierra Leonne pour ne citer que ceux-là. 

Parlant de l'importance de la guérison des blessures du passé, l'expert a cité entre autres la garantie de sécurité et l'empathie. Il a souligné le danger d'un trauma qui est d'abord individuel puis collectif et enfin intergénérationnel dont le cortège n'est pas un cycle de violence. Pour y remédier, Niragira a suggéré des instruments à développer dont l'assistance psychologique, les excuses et le deuil. ''Le silence et l'amnésie sont les ennemis de la réconciliation. akahise karavugwa kakavugwa'', a conclu son exposé Alexis Niragira avant de lancer qu'au Burundi '' il faut laisser Kibimba commemorer, Kivyuka commémorer, Buta commémorer.. car les gens n'ont pas eu le temps de vivre le deuil pour les leurs''. 

La main du colonisateur 

Le deuxième exposé devrait répondre à la question de comment réconcilier le Burundi avec son passé. Le diplomate achevé, Ambassadeur Kavakure Laurent apris du temps pour donner des coups d'ensencoire à la  Commission Verite et Reconciliation -CVR auquel il est au service. Au max 15 dates qui disent long sur l'histoire du Burundi, une histoire qui a été écrite sur base d'un faux postulat selon Prof.Aloys Misago: L'inégalité des races et une histoire sous le dicton C'est le lion qui écrit l'histoire de la chasse selon le modérateur.

Kavakure est parti de 1885 pour regretter les résultats de la conférence internationale de Berlin ou le Burundi a été attribué ''injustement'' aux Allemands. Parlant du traité de Kiganda'' du 3 juin  1903, Kavakure le baptisera humiliation du peuple burundais via l'imposition au Roi Mwezi Gisabo d'une lourde amende. 

Les bienfaits de la colonisation et de la christianisation: réalité ou chimère, s'est interrogé l'ancien enseignant d'histoire. Une histoire qui a été écrite sur base d'un faux postulat : L'inégalité des races selon le Prof Aloys Misago. 

Le pire commence avec l'avenue des Belges avec leur '' fameuse'' réforme administrative qui a opéré sournoisement les inégalités entre les couches sociales du pays et enfin a conféré aux tutsis une supériorité par rapport aux autres composantes ethniques. '' Une bombe à retardement venait d'être installée au Burundi'' a indiqué le commissaire Kavakura.

Passant par les assassinants multiformes dont celui du prince Louis Rwagasore (13 Septembre 1961) , celui des leaders syndicalistes hutus à Kamenge ( 14 janvier 1962) où ume femme dit Mwavita s'est honteusement illustrée en irinant sur un de ces leaders qui  était enterré  vivant en pleine journée et celui du  Premier  ministre Pierre Ngandandumwe(18 décembre 1964), l'ancien Ambassadeur du Burundi en Suisse n'a pas cessé   de  pointer du doigt la main du colonicsateur et celui de Michel Micombero à qui il a attribué  une tentatative de coup d'Etat en octobre 1964. a montré que le peuple burundais a vecu plusieurs violations des droits humains.  Deux autres  tentatives coups d'Etat sont attribuées aux hutus (1969) et aux tutsis  banyaruguru ( Jenda Mwaro Muramvya en 1971)

Au sujet des massacres, Laurent Kavakure a souligné ceux de Bugarama qui a visé les tutsis à Bugarama suivi par le renversement de la monarchie  et ceux du Sud du pays à Mbanda et à Vugizo des tutsis par des groupes rebelles hutus sous la casquette de Mayimayi (1972-1973)

Que faire pour accéder à la paix durable 

Des intervenants ont émis des souhaits et des considérations. ''Tant qu'on essaie de politiser le chemin de la recherche de la solution de la réconciliation , on aura toujours des problèmes à s'en sortir'', a lancé l'Hon. Agathon Rwasa, Président du parti CNL. Il a regretté l'impunité des crimes , les lacunes qu'accuse l'institutionnalisation de la CVR et la volonté du pouvoir en place de vouloir s'accaparer de tout dans la gestion de la res publica. Pour lui, il faut que les burundais sachent que l'autre a de la valeur que soi. ''Tant que nous ne réalisons pas que l'autre a de la valeur que nous-mêmes, nous parlerons de la réconciliation au bout des lèvres.  

Le Prof Aloys Misaga persiste et signe l'histoire du Burundi est écrite à base du faux postulat . Celui de l'inégalité des races. ''Le postulat ethnique est faux. L'homme est unique, affirme l'ancien Doyen de l'ISCO à l'université du Burundi. Le grand problème n'est pas le colonisateur. Il est burundais. Les Burundais ont cru en la vision du colonisateur. Il a , ainsi, promis du soutien à quiconque œuvra dans la recherche de la paix durable. Il a ajouté que la CVR a oublié la guérison des blessures du passé .

''Ne pas pardonner c'est boire du poison et  penser que son bourreau va mourir, ajoutera Alexis Niragira pour emboiter le pas Prof Aloys. ''Les quotas ethniques étaient une façon de gérer les tensions du moment et ne peuvent pas continuer. Il n'y a pas actuellement une personne sensée qui pense à l'inégalité des races'', a déclaré l'Ambassadeur Laurent Kavakure. 

''La paix est possible au Burundi, ça dépend des leaders politiques, des victimes et des bourreaux car souvent les victimes et les bourreaux pensent qu'ils ne sont pas concernés par le processus de réconciliation'', s'est exclamé  Marc Bukuru, Représentant-Légal du rassemblement des jeunes initiateurs  de changement -RJIC qui vise le renforcement de la confiance entre les burundais affectés par les divisions ethnico-politiques du passé.

Pour rappel, cette conférence est la première dans une série de conférences d'éducation à la paix pour l'année 2024. Au niveau des partenaires, le diocèse de Rottenburg-Stuttgart qui soutient le projet financièrement depuis 2013, a été rejoint par l’Archidiocèse de Freiburg et par le Gouvernement de Baden-Württenberg. Cette année 2024 est une année jubilaire de 40 ans de partenariat entre cet Etat du Sud de l’Allemagne et le Burundi.